cleqc.sh

Cleqc.sh1. Introduction

Le script cleqc.sh représente le cœur d’un système d’automatisation de déploiement qui intègre plusieurs composantes avancées telles qu’un moteur de configuration pour multistrap, une base de données interne de sources et un langage de pile personnalisé. Conçu initialement en mars 2011, ce script se présente comme une plateforme permettant non seulement d’assembler des sources en programmes mais également de déployer dynamiquement des systèmes d’exploitation sur des machines physiques ou virtuelles, via PXE ou directement par un bootloader.

Objectifs principaux du script :

  • Gérer une base de données de sources et de configurations pour multistrap.

  • Implémenter un langage de pile pour orchestrer le workflow interne.

  • Servir de noyau pour l’automatisation du déploiement d’OS.

  • Fournir une plateforme de programmation et d’assemblage de fonctions à partir des scripts ingérés.

  • Assurer une gestion sécurisée (système de fichiers incrémental et encrypté) des données.

2. Architecture Globale et Contexte

2.1. Contexte du Déploiement et de la Configuration

Le script s’appuie sur des concepts connus dans l’univers Linux (semblable à debootstrap mais enrichi par des fichiers de configuration spécifiques) pour déployer un système complet. Il est structuré autour de plusieurs axes de déploiement :

  • Plateforme Internet : Gestion des sources, des priorités et du dictionnaire (les fichiers de configuration comme mstrap.conf, source-mstrap.conf, etc.).

  • Déploiement du système d’exploitation : Assemblage et gestion des paquets et des configurations propres à l’OS.

  • Auto-déploiement : Le script se déploie lui-même dans les environnements cibles en appelant ses propres fonctions pour recréer l’environnement de déploiement.

2.2. Langage de Pile et Mécanismes Internes

Un aspect innovant réside dans le langage de pile que le script implémente. Celui-ci :

  • Gère une variable globale (souvent appelée DATA) qui contient le statut, des opérateurs et deux descripteurs numériques basés sur des paires de nombres premiers.

  • Permet de contrôler le workflow via des opérations de pile (push, pop, et des opérations spécifiques associées à chaque fonction).

2.3. Commentaires Internes et Notations

Le script comporte de nombreux commentaires en français qui servent à :

  • Expliquer le rôle de certaines sections de code.

  • Indiquer les intentions derrière les transformations de données ou la gestion de la pile.

  • Mentionner les cas particuliers ou les limites de certaines fonctions (par exemple, le contrôle de l’enregistrement des fonctions, la vérification des dépendances, etc.).

3. Workflow Global et Schéma d’Exécution

Le workflow global du script peut être résumé en plusieurs étapes principales :

3.1. Initialisation et Configuration

  • Fonction init()

    • Définit les répertoires de travail (tabledir, workdir, sourcedir).

    • Construit le nom du script pour identifier l’instance en cours.

    • Appelle init_functions pour analyser et instrumenter les fonctions présentes dans les fichiers d’entrée.

  • Fonction init_functions()

    • Lit les fichiers passés en argument pour déterminer les fonctions internes.

    • Identifie et enregistre les fonctions intrinsèques à partir de la lecture ligne par ligne.

    • Construit des listes (par exemple, FNCSCRIPTNEED, FNCINFILES) pour gérer les dépendances.

3.2. Gestion des Fonctions et du Workflow

  • Fonctions de gestion des fonctions (e.g., index_function(), functions(), modules())

    • index_function() : Gère l’enregistrement et l’indexation des fonctions découvertes. Elle détermine si une fonction est en cours d’ouverture (OPEN) ou de fermeture (CLOSE) et met à jour les fichiers correspondants.

    • functions() : Analyse chaque ligne des fichiers pour identifier les appels à des fonctions et les dépendances éventuelles.

    • modules() : Centralise la gestion des modules en associant les fonctions requises et en traitant les groupes de fonctions à travers des opérations de grappe ou d’initiation.

3.3. Traitement des Sources et des Configurations

  • Fonctions de gestion des sources (e.g., dynamic_embed(), embedded_source(), embed_source(), embed_priority(), embed_dict())

    • Elles gèrent l’intégration dynamique des sources en vérifiant l’existence ou la nouveauté d’un élément.

    • Permettent de construire les fichiers de configuration pour multistrap en fusionnant des déclarations taxonomiques et en générant des scripts d’assemblage.

    • La fonction instruct_search() enregistre les sources de configuration par défaut et prépare les menus de sélection.

3.4. Exécution des Opérations et Contrôle de la Pile

  • Fonctions de contrôle de la pile (e.g., check_pile(), check_operation(), grow_command(), grow_operation())

    • Ces fonctions orchestrent le flux de commandes via la manipulation de la variable DATA.

    • Elles interprètent des opérateurs spécifiques (tels que "=>", "+>", "<=") pour déclencher des opérations de vérification, d’ajout ou de suppression.

    • Le workflow de ces opérations permet de définir un « chemin d’exécution » basé sur les valeurs de la pile, facilitant ainsi la réactivité du script selon les contextes (nouvelle installation, mise à jour, etc.).

3.5. Mise à Jour et Synchronisation

  • Fonction capter()

    • Elle est dédiée à la capture de l’état actuel du système (par exemple via dpkg --get-selections) pour mettre à jour une base de données locale.

    • Appelle ensuite database() pour incrémenter et enregistrer le statut des paquets et des fonctions nécessaires.

  • Fonction dynamic_run()

    • Point d’entrée principal lors du démarrage après l’initiation.

    • Gère les arguments en ligne de commande pour déclencher différents modes (build, install, interactif).

    • Intègre la logique conditionnelle basée sur la présence ou l’absence de paramètres comme CLEQCSET, et effectue un rechargement ou un redémarrage du script selon l’état du système.

4. Analyse Détaillée des Fonctions et Commentaires Internes

Dans cette section, nous analysons en détail plusieurs fonctions clés, en nous appuyant sur les commentaires intégrés dans le code pour comprendre l’intention derrière chaque opération.

4.1. La Fonction machine()

  • Objectif :

    • Initialiser les opérations machines via des tableaux associatifs.

    • Définir une série d’opérations (embed, place, init, etc.) avec des valeurs spécifiques (par exemple, des paires de nombres premiers servant de descripteurs).

  • Commentaires importants :

    • La déclaration de « dualités » et la mention des 18 opérations machines indiquent que le système s’appuie sur un mapping précis entre des commandes et leurs interprétations.

  • Cas d’utilisation :

    • Au démarrage, pour initialiser le contexte opérationnel.

    • Lorsqu’un appel à une opération de type « embed » est effectué, le tableau OPER_embed est consulté pour déterminer l’action à réaliser.

4.2. La Fonction index_function()

  • Objectif :

    • Gérer l’indexation et le suivi de l’état d’ouverture/fermeture d’une fonction dans le script.

    • Créer ou modifier des fichiers de code associés aux fonctions.

  • Commentaires importants :

    • Le script mentionne qu’il faut incrémenter un compteur (FINDEX) et tenir compte des fonctions déjà déclarées dans des listes (INFUNCTION, OUTFUNCTION, etc.).

    • Les commentaires indiquent clairement les états OPEN, CLOSE, COMMENT ou MODULE qui conditionnent le comportement du script.

  • Explications du workflow :

    • Lorsqu’un nouveau bloc de fonction est détecté (par exemple, en présence de la syntaxe « function_name() »), le script ouvre un nouveau fichier pour la fonction et y inscrit une ligne de début.

    • À la fermeture, les descripteurs sont désenregistrés, garantissant que le module de fonction est bien isolé.

4.3. La Fonction functions()

  • Objectif :

    • Parcourir les fichiers sources pour identifier les fonctions requises et leurs dépendances.

    • Gérer l’inclusion de nouvelles fonctions en modifiant des variables globales telles que FNCSCRIPTNEED et FNCDEP.

  • Commentaires importants :

    • Le script explique l’importance de vérifier si une fonction est déjà présente dans la pile (avec INFUNCTION) afin d’éviter les redondances.

    • La gestion des commentaires (lignes commençant par « # ») permet d’ignorer ou de traiter différemment les lignes non opérationnelles.

  • Cas d’utilisation :

    • Lors de l’analyse initiale des scripts d’entrée pour construire le module fonctionnel complet.

    • En situation de déploiement, afin de s’assurer que toutes les dépendances fonctionnelles sont satisfaites avant l’exécution.

4.4. Les Fonctions de Gestion de la Pile et des Opérations

  • Fonctions concernées : check_pile(), check_operation(), grow_command(), grow_operation()

  • Objectif commun :

    • Assurer le suivi du flux d’opérations sur la variable DATA qui représente l’état de la pile.

    • Interpréter des opérateurs spécifiques (par exemple, “=>” indiquant un changement de contexte).

  • Commentaires et raisonnement :

    • Le code indique que la pile contient divers descripteurs (positive, ground, shortcut, negative, etc.) qui sont mis à jour au fur et à mesure que les commandes sont lues.

    • Les commentaires expliquent que chaque commande est insérée dans la pile et vérifiée pour déclencher des événements (par exemple, la terminaison d’un flux avec le caractère “-”).

  • Workflow détaillé :

    • L’opération commence par la lecture d’un élément de la pile.

    • En fonction de l’opérateur rencontré, une fonction de vérification (check_operation) est appelée pour déterminer si une fonction de gestion de pile supplémentaire (grow_operation) doit être exécutée.

    • Un schéma itératif permet de parcourir et de transformer la variable DATA jusqu’à ce que la commande soit entièrement traitée.

4.5. La Fonction capter() et la Synchronisation de la Base de Données

  • Objectif :

    • Capturer l’état actuel du système via l’exécution d’une commande système (ici, dpkg --get-selections).

    • Enregistrer cette capture dans un fichier et l’utiliser pour mettre à jour la base de données interne.

  • Commentaires internes :

    • Le commentaire rappelle que cette opération sert à “incrémenter la database” pour tenir compte des paquets installés et des modifications récentes.

  • Cas d’utilisation :

    • Au lancement initial du script pour enregistrer un snapshot du système.

    • Lors de mises à jour ou de réinstallations, pour s’assurer que l’état du système est correctement documenté.

4.6. La Fonction dynamic_run()

  • Objectif :

    • Agir en tant que point d’entrée principal pour le mode d’exécution dynamique.

    • Gérer les arguments en ligne de commande et déterminer le mode de fonctionnement (installation immédiate, build, mode interactif).

  • Commentaires importants :

    • Des indications sur la gestion des arguments montrent que le script prend en charge plusieurs options (–help, –directory, –build, –install, –yes).

    • La logique conditionnelle en fonction de l’état des variables globales (CLEQCSET, ARGV) permet de rediriger le flux d’exécution vers le bon sous-module.

  • Explication du workflow :

    • Au démarrage, si aucun argument n’est fourni, un message d’erreur ou d’information est affiché.

    • Si des arguments sont présents, ils sont traités en séquence pour configurer le répertoire de travail, déclencher la construction des images ou lancer l’installation.

    • Le script s’appuie sur des appels à dynamic_embed et à l’inclusion de fichiers de configuration pour établir l’environnement d’exécution.

4.7. Fonctions d’Embeddage et de Gestion des Sources

  • Fonctions concernées : dynamic_embed(), embedded_source(), embed_source(), embed_priority(), embed_dict()

  • Objectif :

    • Assurer l’intégration dynamique des sources dans la configuration.

    • Vérifier l’existence des déclarations de sources et leur priorité afin de générer le fichier final de configuration (servos.sh par exemple).

  • Commentaires et raisonnement :

    • Le script mentionne que l’« embedded source » est vérifiée pour éviter les duplications, ce qui permet d’optimiser le processus d’assemblage.

    • La séparation entre source, priorité et dictionnaire permet une granularité fine lors de la construction de l’environnement de déploiement.

  • Workflow détaillé :

    • Lorsqu’un nouveau bloc de source est détecté, la fonction readsource() est appelée pour demander une confirmation ou modification via une saisie utilisateur.

    • Selon la validation, la source est intégrée via embed_source ou une priorité est ajustée par embed_priority, et enfin, le dictionnaire est mis à jour avec embed_dict.

5. Cas d’Utilisation et Scénarios d’Exécution

Afin de couvrir tous les cas de figure, voici quelques scénarios et explications sur la manière dont le script réagit dans différentes situations :

5.1. Installation Initiale

  • Déroulement :

    • L’utilisateur lance le script sans arguments spécifiques.

    • Le système vérifie l’absence de CLEQCSET et exécute capter() pour générer la base de données initiale.

    • Les fonctions d’initiation (via init() et init_functions()) scannent l’ensemble du code pour répertorier les fonctions à utiliser.

  • Points critiques :

    • Validation de la cohérence des sources de configuration.

    • Mise en place de la pile initiale et vérification des dépendances des fonctions.

5.2. Mise à Jour ou Nouvelle Installation

  • Déroulement :

    • Avec des arguments (ex. –install ou –build), le script choisit de sauvegarder l’ancienne configuration (par exemple via une copie de source-mstrap.conf).

    • Les fonctions telles que operations() et check_operation() prennent le relais pour déterminer si une nouvelle installation doit être effectuée.

  • Points critiques :

    • Le système de contrôle de la pile s’assure que toutes les opérations précédentes sont correctement fermées avant de lancer une nouvelle séquence.

    • Les validations de présence des fonctions et leur indexation via index_function() garantissent l’intégrité du workflow.

5.3. Gestion Dynamique des Sources et Réassemblage

  • Déroulement :

    • Lors de l’ajout ou de la mise à jour d’une source, le système passe par les fonctions d’embeddage.

    • Une nouvelle source est vérifiée et, si nécessaire, l’utilisateur est invité à la confirmer ou la modifier.

    • Les fichiers temporaires (dans TMPDIR) sont utilisés pour reconstruire le script d’assemblage final, qui sera ensuite exécuté pour le déploiement.

  • Points critiques :

    • La robustesse de la gestion des fichiers temporaires et la vérification d’unicité des sources.

    • La synchronisation entre les différents fichiers de configuration (sources, priorités, dictionnaire).

6. Conclusions et Perspectives

La documentation offre une vue d’ensemble complète du fonctionnement de cleqc.sh. La structure hiérarchisée permet de :

  • Comprendre l’architecture globale du système.

  • Identifier clairement le rôle de chaque fonction et leur interaction dans le workflow.

  • Analyser en profondeur les commentaires internes qui décrivent l’intention derrière chaque bloc de code.

  • Anticiper les cas d’usage (installation initiale, mises à jour, intégration de nouvelles sources) et les validations nécessaires pour garantir la robustesse du système.

Perspectives d’amélioration et compléments documentaires :

  • Étoffer la documentation avec des exemples d’exécution et des diagrammes de séquence pour illustrer les interactions entre fonctions.

  • Ajouter des sections sur la gestion des erreurs et le logging détaillé afin de faciliter le débogage en cas d’échec d’un processus.

  • Intégrer une documentation externe (par exemple sous forme de wiki ou de pages Markdown) qui reprendrait les éléments techniques ici exposés et offrirait une interface conviviale pour les contributeurs.